Le Printemps nous a concocté
Une palette aux tons sucrés,
Fades et doux. Il va devoir
Y mettre trois touches de noir
Car tout est trop pâle et serein
Dans les sillons et les jardins.
Il oublie qu’en pays aixois
C’est l’excès qui – comme il se doit –
Va l’emporter sur sa palette.
Pas de rose ni de vert tendres !
Le soleil ne veut plus attendre
Car il est déjà en goguette :
Il lui faut dévorer du roux,
Du cuivre d’or, du rouge ardent
Et des verts bien plus détonnants
Que ces pastels beaucoup trop mous.
Et le Printemps va s’en aller
Pour laisser sa place à la brute
Auréolée de rais hirsutes.
Toujours discret, à pas légers …