Le soleil de juillet éclabousse de blanc
Les murs de la maison. Tellement éclatant
Qu’il poignarde les yeux, et sa folle lumière
Tombant tout droit des nues fait ciller les paupières.
La maison resplendit sous ces traits lumineux
Déversés par le ciel ; effet vertigineux
Des rayons verticaux pilonnant la Provence
Que la chaleur outrée plonge dans la dormance,
Mais que le mas subit sans en être affecté.
Il y a si longtemps qu’être ainsi impacté
Par le soleil brûlant est dans ses habitudes !
Il subit la chaleur sans trop de lassitude,
Silencieux et serein, même un peu embelli
Par cet embrasement violent qui abolit
Les griffures du temps sur sa vieille carcasse.
Il étincelle tant qu’on n’y voit plus les traces
De l’eau dégoulinant du toit un peu branlant
Dès que s’en vient l’automne au temps brinquebalant .
Le soleil en folie bombarde la garrigue
Où le mas est ancré. Aucun écran n’endigue
Cette extrême fureur naissant aux mois d’été
Sur le plateau trop chaud qui rampe jusqu’au pied
De la montagne bleue où pousse la lavande,
Où de joyeux criquets dansent la sarabande.
Le mas dort au soleil du mitan de l’été
Où le temps étouffant semble s’être arrêté.
Ses vieux murs tout pelés et penchés étincellent
Comme ceux des palais arrogants qui ruissellent
D’or et de pierreries dans les contes d’antan.
Il sait contrecarrer la corrosion du temps,
Tenant tête au soleil insensé qui l’attaque !
Rien ne viendra à bout de l’antique baraque.