Quand je t’ai rencontrée au début de l’été,
Mon cœur était empli d’un si aigre venin
Que tu en as eu peur. Car mon hostilité
S’appliquait nettement à tout le genre humain.
Et pourtant alentour c’était l’hymne à la joie :
Le soleil, la lumière et l’ineffable odeur
De la mer qui battait sur ses plages en fleurs ;
Le ciel clair où flottait une brume de soie,
Une soie d’un bleu pâle extrêmement léger.
Mais mon âme était sombre et mon cœur était gris ;
Je me sentais si seul, la haine me rongeait :
Misanthrope reclus, éternel incompris
Qui avais supporté tant et tant de déboires…
Puis tu es apparue ; un rayon de soleil
Tellement tendre et chaud ; ton sourire vermeil
A métamorphosé ma nature si noire
Et fait de moi un autre, un peu plus bienveillant.
Tu m’as appris tout doux à savoir profiter
Des simples vrais plaisirs et du bonheur ambiant.
Mon bel ange si pur du début de l’été,
Tu m’as été donnée sans que je te mérite
Et je sais que jamais tu ne me décevras ;
Car j’en suis convaincu : notre amour survivra.
Mais profitons en bien : le temps passe si vite !
Le temps passe si vite et il y a toujours, présents, les germes de l’échec…