Hiver, on en a marre : il te faudrait comprendre
Qu’on en a plus qu’assez de ton triste museau.
Qu’as-tu donc cette année ? L’on est pressé d’entendre
Triller dans le ciel bleu le chant clair des oiseaux
Et voir des bourgeons verts éclore sur l’écorce
Des arbres grelottant sous les nuages gris.
Mais toi, tu restes là, et l’on n’a plus la force
D’encor te supporter. Nous en sommes aigris,
Vraiment tourneboulés par cette anomalie :
Ton fol entêtement défiant toute raison !
Il va pourtant falloir qu’en sage tu te plies
Aux lois de la Nature et des quatre saisons.
L’on n’a pas encor pu éteindre les chaudières
Tellement les maisons parcourues de frissons
En ce début de mai sont inhospitalières.
Dehors il gèle encor. Lors tous, à l’unisson,
Nous nous égosillons : va-t-en, et au plus vite
Car tu es plus qu’usé et tu as fait ton temps !
Obéis à ces lois qu’égaré tu évites
Pour vivre encore un peu. Laisse place au printemps !