La Provence étonnée, las ! n’y comprend plus rien :
Un jour chaud, un jour froid, et ce vent vaurien
Toujours prêt à cracher son infernale haleine…
Comme tout le pays, la Provence à la peine
Voudrait bien expliquer ce mal qui lui arrive ;
Son joli mois d’avril partant à la dérive
Au fil mystérieux d’un printemps inconnu !
Et mon micocoulier a l’air encor bien nu
Dans le fond du jardin, comme à la fin novembre !
Tout semble déserté. Où sont passés les membres
De notre genre humain ? Des êtres sans visage,
Réduits à un regard ! Créatures sans âge
Qui errent dans un monde voué à la mort
S’il se découvre trop ou respire trop fort.
L’on n’en peut vraiment plus, et notre gent humaine,
Lasse et désabusée, est vraiment à la peine.
Mais malgré tout la vie se veut luxuriante,
Des myriades de fleurs dégringolent les pentes
De l’alpage tout vert attendant les troupeaux.
La brise de l’amour effleure notre peau…
Allons, il faut bien vivre ! Oublier ces instants
Qui ne sont rien du tout à l’échelle du temps.
Oui, le printemps est là ! La cruelle nature
Se moque en ricanant de nos mésaventures…
Toujours de beaux poèmes ! C’est tout à fait ce que l’on ressent ici aussi en Bourgogne ! Bien le bonjour Vette ! Eric Bruni