Revivrons-nous un jour un véritable été
Où nous pourrons aller, joyeux, sans la voilette
Qui nous colle à la bouche ? Et pourrons-nous ôter
Ce truc qui nous étouffe, faisant de chaque tête
Un simple ovale bleu réduit à un regard ?
Pourrons-nous de nouveau profiter des soirées
Si chaudes de juillet, se prolongeant si tard,
Et où nous oublierons la bestiole abhorrée
Qui voudrait mordicus mettre tous les Humains
Au fond de leur tombeau. Saurons-nous encor rire
Et nous aimer très fort en nous tenant la main,
Sans craindre le contact d’une autre peau ? Sourire
En prenant dans nos bras un bébé qui sent bon,
Pour couvrir de bisous ses fesses à fossettes ?
Pourrons-nous oublier ce qu’est la contagion
Et ré-organiser d’inoubliables fêtes ?
Un mois d’août comme avant, où nous fulminerons
Parce qu’il est trop chaud. Et les rues de Marseille
De nouveau encombrées, fulminant de jurons
Cocasses et furieux nous cassant les oreilles,
Vont-t-elles retrouver cet air particulier
Qu’elles ont au beau temps quand l’été les enflamme ?
Pour que renaisse enfin un vrai mois de juillet,
Pourriez-vous sacrifier un tout petit bout d’âme
A dame la Nature ? Moi, j’en serais capable
Pour que tous nos étés redeviennent aimables.