Il était une fois un tout petit virus,
Inconnu, silencieux, et vu comme un minus
Bien trop peu prédateur par tous ses congénères ;
D’où son humiliation enforcie de colère.
Le virus du sida, celui de la variole…
Là, c’en étaient des vrais, qui faisaient les marioles
Tant ils étaient haïs par tout le genre humain.
Lui n’était vu par tous que comme un vieux gamin,
Juste bon à râler, à geindre et ruminer.
Mais un jour de rancoeur, il en vint à penser
Qu’il lui fallait trouver une idée magistrale
Pour emmerder le Monde d’une façon géniale.
Il était hérissé d’immondes tentacules
Que les autres trouvaient tout à fait ridicules.
Mais que lui aimait bien. Il lui vint une idée :
S’en aller les coller sur la couenne ridée
Des poumons affaiblis et usés des Humains.
Il réussit son coup, et, en un tournemain,
Il s’y multiplia. L’infection délétère
Se répandit partout et paniqua la Terre
Tout autant qu’une guerre. Enorme pandémie
Dont se réjouit fort la bestiole ennemie
Enfin portée aux nues par maints et maints confrères,
Et mettant à genoux notre infortunée Sphère
Qui comprenait enfin sa faillibilité.
Qu’il était d’autres biens que la prospérité…
Lors, de nombreux savants se mirent à la tâche,
Oubliant leur ego et oeuvrant sans relâche,
Sans arrêt, jour et nuit, pour soustraire le monde
A la mort qui rôdait et au virus immonde
Qui, s’avouant vaincu, fit sonner le tocsin,
Mais c’était bien trop tard : l’Homme avait un vaccin !
Enfin…