Poème illustré par un tableau de :
William Harold Dudley
(1890-1949)
Je me suis éveillée avec le sentiment
Que nous étions enfin au début de l’été
Car il flottait dans l’air l’odeur exacerbée
Des fleurs tout juste nées offertes au beau temps
D’un délicieux matin pétillant de soleil ;
Un soleil tout nouveau cliquetant de rayons
Juste un peu acérés, et pas assez fripon
Pour être dangereux. Après un long sommeil
Et un printemps pluvieux, il est donc revenu,
Cet été gouailleur et encor supportable,
Convoquant les beaux jours, s’invitant à leur table
Pour un très long banquet qui n’en finira plus !
La Provence alléchée, faisant sa chattemite,
Affectant la douceur sous des airs patelins,
Va préparer ses rêts avec beaucoup d’entrain
Pour y faire tomber des millions de touristes
Dès le mois de juillet. Bah ! L’on verra plus tard
Quand tous ces gens du Nord se mettront à descendre !
Levons-nous vite, amour ! Il ne faut plus attendre :
La plage nous attend pour faire les lézards…