Face à lui, le Frioul est nimbé de lumière
Et le soleil en fait le château fantastique
Dont il a tant rêvé. Un monde féérique
Qui n’était qu’illusions, d’utopiques chimères !
Assis sur le Banlon*, il redevient enfant.
La Méditerranée d’aujourd’hui est turquoise ;
Sous une brise bleue, elle croise et décroise
Ses flots entrelacés tout piquetés d’argent.
Derrière lui Marseille est presque silencieuse…
Mais il ne l’entend pas, absorbé comme il l’est
Par le cours malheureux que prennent ses pensées
Quand il songe à sa vie tellement ennuyeuse.
Il voudrait tant partir, rejoindre l’horizon
Où le soleil bientôt va plonger pour renaître
En un monde enchanté qu’il rêve de connaître !
Marseille est trop petit pour les rêves abscons
Qui grouillent dans sa tête et l’ont désabusé !
Il voudrait s’envoler, partir à tire-d’ailes ;
Devenir le gréement de cette caravelle
Qu’il croit voir fendant l’eau sous le ciel orangé.
Fuir Marseille, être ailleurs, rebâtir quelque chose
De totalement neuf en traversant la mer !
Trouver enfin son but dans une autre lumière !
Devant lui les flots bleus s’étincellent de rose…
* C’est ainsi que j’appelle le banc de 3km sur la Corniche, face à la mer