L’automne est morne et triste ainsi qu’une chanson
Que chantait Mouloudji au temps de ma jeunesse.
Une triste langueur, une morne tristesse,
Sourd du jardin fané par la grise saison.
Des feuilles lacérées tombent en oscillant
Sur les dalles verdies par de la moisissure,
Et des traces de boue posent leur salissure
Sur la terrasse froide où ne dort plus Fanfan,
Le chat de la maison qui hiberne en dormant.
L’automne égrène ainsi ses jours voilés de brume ;
Des pans effilochés courent devant la lune,
Hachurant l’astre bleu de longues stries d’argent.
L’automne est morne et triste ainsi qu’un air d’antan
Quand le temps trop pressé ne coulait pas si vite.
Mais tout passe, tout lasse, et la vie se délite…
Novembre vient de naître ; il est loin, le printemps !