Poème illustré par :
Ernst Ludwig Kirchner
C’est fini maintenant ! Et l’on va se défaire
De tous ces vêtements qui nous ont engoncés
Et souvent étouffés pendant ces mois en r.
Il serait incongru de s’en débarrasser
Mais on va les cacher dans un coin invisible
Tout au fond d’un placard au fond de la maison ;
Laissons derrière nous ces jours longs et pénibles
Où l’on a eu si froid ! Et c’est avec raison
Que nous oublierons vite ce gris, ce mistral
Qui nous glaçait le corps, des pieds jusques aux dents.
Foin des pulls, des manteaux… ce fatras hivernal !
Nous allons respirer et jouir du printemps !
Délaissons sans regrets nos doudounes gonflées,
Nos pantalons trop chauds, nos collants, nos chaussettes,
Nos gants, nos cache-cols, nos foulards, nos bonnets,
Nos sous-pulls, nos gilets, nos vestes, nos casquettes…
Les teinturiers sourient car leur chiffre d’affaires
Va tout à coup enfler : il leur faut nettoyer
Tous ces habits si lourds… C’est la fin de l’hiver
Et l’on est tout content d’un peu se dénuder !