Le village ne vit que quelques jours par an !
Quelques jours ? J’exagère ! Et à la vérité
C’est plutôt deux-trois mois d’agitation, de tant
De mouvement, de bruit qu’ils sont tous affolés,
Les pauvres montagnards… Bien qu’ils soient tout contents
De la manne apportée par tous ces Marseillais !
Mais c’est trop d’un seul coup ! Il leur faudrait du temps
Pour se faire au raffut et s’y habituer :
Or c’est subitement que les intrus débarquent ;
Equipés de doudounes, de gants et de skis,
A peine sont-ils là qu’il faut qu’on les remarque,
Déboulant sur la neige tombée dans la nuit !
Et la Station trépide et remue et gigote.
On fait les fous, l’on chante, on dévale les pentes :
C’est un déchaînement de sport et de ribote
Du Sauze au Super-Sauze en passant par la Rente.
Ca dure quinze jours… puis c’est déjà fini.
Le silence retombe et il est si profond
Qu’on n’est plus que poussière au fond de l’Infini.
La Station se rendort et reprend son ronron…