Tièdes les nuits de juin, quand elles sont si brèves
Que le soleil est las de ne pouvoir dormir
Qu’un court moment à peine ; où il fait beau sans trêve,
Où il ne pleut jamais que le temps d’un soupir !
Tiède le mois de juin du début de l’été,
Quand ressortent enfin ces robes si légères
Bruissant tout doucement, prêtes à voleter
Sur des jambes dorées par la prime lumière !
Tiède l’eau de la mer qui froufroute et ondule
Autour de jolis corps plus nus qu’il n’est permis ;
Si frais et si parfaits que la vertu recule
Devant ces doux tendrons aux maillots étrécis !
Tiède le mois de juin qui tracasse l’esprit
D’élucubrations – oh, vraiment très coquines !
Et qui devient très chaud, ce vilain malappris,
Dès que passe alentour une jolie rouquine…
Brûlant ce vent de juin qui fait tourner les têtes
Et joue à se rouler dans les grands champs de blé
En s’imprégnant d’odeurs. Un vent qui pirouette
Par-dessous les jupons pour les faire voler…