Lugubrement plaintif, le vent geint monotone
En faisant onduler les champs déjà fanés
Par le soleil rouillé de ce début d’automne ;
Le vent d’automne pleure à s’en époumonner.
Traînant sur la garrigue une aile effilochée
Par le soleil d’été, le vent d’automne geint,
Entraînant dans son rush des nuées boulochées
Au-dessus de Salon et jusqu’à Saint-Martin.
Le vent d’automne pleure, et ses cris sont plaintifs
Comme ceux d’un enfant qui subit des misères ;
Assez mou, indolent, mais parfois réactif,
Avec de grands remous, des sursauts de colère
Qui soudain créent entour un grand remue-ménage,
Il lance vers le ciel d’énormes tourbillons,
En hurlant à longs cris, convulsionné de rage ;
Et puis soudain plus calme, il se fait le champion
D’un temps bien comme il faut et sans aucun excès :
Changeant comme son maître, il est imprévisible…
Lunatique et dolent, le vent d’automne sait
Qu’on voudrait tous sa peau car c’est un vrai nuisible !
S’il geint et s’il gémit, c’est qu’il a de la peine :
Etre aussi peu aimé brise son cœur de vent,
Et encor, mes amis, nous avons de la veine
Car il n’est plus, dit-on, aussi costaud qu’avant…