Poème illustré par un tableau de :
Pascal Giroud
http://www.pgiroud.fr
Fortuit et insidieux, un froid prématuré
S’est immiscé chez nous au milieu de la nuit.
Ce n’était pas prévu, et Marseille surpris
Par cet assaut brutal s’est mis à grelotter.
Car huit degrès ici, juste au mitan d’octobre,
C’est inimaginable ! Il faisait encor doux ;
Le soleil qui souvent éructe en ogre saoul
Se conduisait enfin comme s’il était sobre
Et n’osait plus lancer ses flammes à tout va.
Un soleil apaisé et presque raisonnable,
A la tiède chaleur ! Un soleil fort aimable
Qui semblait renier ses excès, son fracas…
Où est-il donc passé? C’est d’autant plus frustrant
Que les arbres bien verts ont toujours leur feuillage !
Va-t-il déjà falloir remettre le chauffage,
Ressortir sa doudoune et de lourds vêtements ?
Les Marseillais bougons se sentent cocufiés :
L’automne est là trop tôt, ils n’ont pas l’habitude ;
Et démoralisés par tant de turpitude,
Ils cherchent autour d’eux des traces de l’été…