Poème illustré par un tableau de :
Maya Andersson
http://www.maya-andersson.com
Les portes de l’hiver viennent de s’entr’ouvrir,
Et la Haute-Provence a subi de plein fouet
Les tout premiers assauts agressifs et glacés
De la male saison qui s’en vient l’assaillir.
Lundi c’était l’été, et nul n’a eu le temps
De prévoir le fléau ; de la neige est tombée
Tout au long de la nuit sans qu’on soit préparé :
L’hiver va être long d’ici jusqu’au printemps !
Comme on n’est qu’en octobre, il va falloir tenir
D’interminables mois. Les arbres sont encore
Couverts du haut en bas de leur pelisse d’or,
L’automne n’ayant pu déjà les dévêtir ;
Sur les pentes blanchies trop prématurément
Les mélèzes rougis ploient sous un lourd manteau.
Depuis quelques années, c’est de plus en plus tôt
Qu’une neige obstinée couvre précocément
Les sommets bleu foncé qui barrent l’horizon !
Tout est donc bien fini : les portes de l’hiver,
Qui crachent gel et froid de leur glacial enfer,
Ne se refermeront qu’à la belle saison !