Poème illustré par un tableau de :
David Cox
(1783-1859)
Des rafales de pluie… ou plutôt du verglas
Qui cascade du ciel et qui sonne le glas
Des tout derniers beaux jours de l’automne mourant :
Premiers signes glacés de l’hiver triomphant
Se transformant en glace en atteignant la terre !
Le ciel est vert-de-gris et jaune est la lumière
Diluée par les flots d’eau froide presque neige.
Où sont donc les couleurs ? Le paysage est beige
Et terne, comme en deuil du beau temps disparu.
Du gris pâle, du noir, du brun sur un sol nu :
On n’a pas l’habitude, et ces teintes fanées
Ne sont pas nées ici : où donc est notre été ?
Aix est bien tristounette, et ses terrassses vides
Sont cinglées à grands jets par l’eau presque solide
Qui gicle à gros bouillons du ciel déboussolé.
Ce temps n’est pas normal et, à force d’excès,
Pousse les plus sérieux à poser des questions.
On ne peut plus sortir et, à tourner en rond,
On va devenir fou sans notre beau ciel bleu.
Notre Sud semble atteint d’un mal mystérieux…