Sonnet :
Ai-je vécu avant ? Oh, était-ce possible ?
Comment pouvais-je donc ne pas penser à lui,
Supporter patiemment ce monde plein d’ennui
Où il n’existait pas, cette absence indicible
Et ce vide infini ? Etait-il admissible
De vivre en pointillé ces jours inaboutis ?
Et comment battrais-tu, mon coeur tout engourdi,
Si souvent malheureux, presque jamais paisible,
S’il n’était mon amant, si je ne l’aimais pas ?
Quel intérêt aurais-je à mener mon chemin
Sans rechercher partout la trace de ses pas ?
Saurais-je vivre encor s’il n’y avait ses mains,
Son corps double du mien, leur accord immédiat ?
Sans lui, comment pourrais-je envisager demain ?