Tout est calme aujourd’hui et c’est vraiment très rare :
Le mistral s’est enfui, plus un souffle de vent !
Sur la plage déserte, un groupe de gabians
Déclenche en criaillant une énorme bagarre
Tant l’étrange accalmie les a tourneboulés.
Pas une once de vent, pas un souffle à Marseille !
De quoi s’interroger car c’est grande merveille ;
Mais le ciel en pâtit, qui perd sa fluidité.
On respire très mal, et l’air lourd, immobile,
Pue le poisson pourri, les miasmes des autos :
Les remugles crasseux d’un temps beaucoup trop chaud
Pesant sur les esprits autant que sur la ville.
On se sent un peu sale, et le ciel transpirant
Cet éther frelaté n’a plus de transparence.
Comme toujours Marseille a versé dans l’outrance :
Il ne peut respirer quand lui manque le vent !
Son vent, son grand mistral qui souvent l’exaspère
Mais qui lave son ciel de toute pollution !
S’il pouvait seulement être la solution
Pour purifier la ville et laver sa misère…