Poème illustré par un tableau de :
Edgar Maxence
(1871-1954)
Rousseur de ses cheveux dont les tons sans pareil
Evoquent l’or bruni prodigué par l’automne ;
Lourde tresse alezane éclaboussée de jaune
Comme ces arbres noirs au lever du soleil ;
Douceur de sa peau blanche et piquetée de roux,
Comme la terre l’est des pitoyables restes
Des feuilles arrachées par un mistral funeste
Aux arbres résignés ; adorable courroux
D’une douce ingénue confrontée aux dégâts
Infligés au jardin par le vent de novembre ;
Prunelles de ses yeux dont les chauds reflets d’ambre
Ardent* comme la robe auburn d’un Màlaga* ;
Puérile colère envers ce mauvais sort
Ayant fauché nos fleurs hier encor si jolies :
Tu es fille de l’automne, enivrante Aurélie,
Toi dont le cher prénom s’écrit en lettres d’or…
*Du verbe ardre : brûler
* Màlaga : vin espagnol