Poème illustré par un tableau de :
Vincent Van Gogh
(1853-1890)
Ah, ces journées de juin qui n’en finissent pas
D’expirer lentement ! Ce soleil qui jubile
De s’installer chez nous jusques à la Saint Gilles
Sans discontinuer ! Ces tout premiers repas
Qu’on prend dans le jardin sans y avoir trop chaud,
Tout au moins pas encor ! Cette nature en fête,
Le chaud parfum des fleurs qui nous tourne la tête,
Le ciel d’un bleu tout neuf… A Lambesc peu nous chaut
De passer pour des fous adorant le soleil !
Nous l’encensons sans cesse, saluons la constance
Avec laquelle il vient chaque été en Provence
Réchauffer nos vieux os… Allons, viens sous la treille
Pour y boire un pastis et fêter le retour
De ces longues journées dont l’énorme lumière
Met de la joie au cœur ! Quelques roses trémières
S’effeuillent au jardin, fanées par ces longs jours
S’éteignant en douceur. L’on est tellement bien
Qu’on reste sans bouger tout en faisant silence.
Moment d’éternité et sans équivalence.
Oublions pour l’instant que nous ne sommes rien…