Poème illustré par un tableau de :
Ihar Balaikin
Novembre est tout dépenaillé
Avec ses arbres en guenilles ;
A leurs branches pendent les vrilles
De rameaux morts et éraillés.
Novembre est sale et débraillé
Avec son ciel jaune qui coule
Et les nuages qui y roulent
Comme grumeaux de lait caillé.
La nature y est négligée,
Découragée par la grisaille.
De temps en temps une mitraille
De grésil s’en vient ravager
Les derniers rameaux encor verts.
Et le soleil gris qui décline,
Essayant d’avoir bonne mine,
S’essaie à repousser l’hiver
Jailli du froid Septentrion.
Mais sa lumière qui s’étiole
Telle la lueur des lucioles
N’est plus qu’un faible lumignon.
Novembre est tout décoloré
Comme le Midi apathique
Sous les nuages chlorotiques
Floutant l’horizon barbouillé.