Sur le tapis de laine, un escarpin pointu
Oublié au salon par Alice l’espiègle
Qui, comme d’habitude, a oublié les règles
Qu’impose l’étiquette, en vaquant toute nue
Par toute la maison ! Elle a disséminé
Ses habits en marchant, allant de pièce en pièce,
Et son charmant fouillis d’à peu près chaque espèce
Des habits féminins y forme une jonchée.
C’est un escarpin rouge immensément aigu,
Qui a perdu son pied aux si jolis orteils…
Et la jambe au-dessus… et toutes ces merveilles
Qui font du corps d’Alice un long cri suraigu.
La belle va et vient, telle qu’à sa naissance !
Et puis elle bondit : un coup de téléphone !
Son interlocuteur deviendrait-il aphone
S’il savait tout à coup avec quelle indécence
Elle ose lui parler en ce simple appareil ?
C’est un copain d’Allauch, un ami d’autrefois
Qui ne saura jamais à quel charmant émoi
Il vient de réchapper au coucher du soleil !
L’escarpin gît tout seul, loin de l’autre soulier
Oublié près du lit où dort notre donzelle ;
Toujours tout aussi nue, toujours tout aussi belle.
Façonnée pour l’amour, feignant de l’ignorer.
Merci d’avoir illustré votre poème avec mon tableau. Les deux se marient parfaitement. Votre plume est très jolie!
Vous nous régalez d’écrire pour notre plus grand plaisir.
Amicalement
Valérie REBOISSON