Poème illustré par un tableau de :
Adrien Moreau
(1848-1906)
Une petite fille assise sur un banc
Câline sa poupée : c’est la seule qui l’aime…
Qui d’autre le devrait, si ce n’est sa maman
Surchargée de travail, avec l’énorme flemme
De devoir s’occuper d’un enfant compliqué ?
Ce doit être super, le corps chaud d’une mère…
Ou ces tendres baisers qu’elle donne à son père !
Mais jamais un pour ell(e) terriblement frustrée.
C’est quoi, la sensation d’être sur les genoux
Tout rembourrés d’amour d’un être qui vous aime ?
Ou d’être enveloppé soudain par un poème
Débordant de tendresse et composé pour vous ?
La fillette fredonne, assise sur son banc.
Encor heureux qu’elle ait sa poupée, sa Juliette
Façonnée de chiffons, dont la charmante tête
Fait souvenir l’enfant des traits de sa maman !
Des milliers de baisers en ont décoloré
La porcelaine fine. Un avatar modèle…
Et l’enfant esseulé tapant des pieds martèle
Une triste chanson où court le verbe aimer…