Poème illustré par un poème de :
Albert Marquet
(1875-1947)
Au-dessus de Marseille, un ciel lourd de nuages
Et ça ne lui va pas, mais alors pas du tout !
On ne les peut compter : il y en a partout !
Ce gris donne à la ville une bien triste image,
Une apparence austère, un air glauque, et surtout
Un aspect trop banal, trop peu méridional.
Bien sales sont les rues ! La ville est grisounette,
Sans ce soleil radieux, rieur et qui trompette
Presque à longueur d’année qu’ici, il est banal !
Oh, puissions-nous l’entendre entonner à tue-tête
Le chant bleu du beau temps, la chanson printanière
Tout emplie de gaieté qu’il gouale dès avril !
Mais voici que soudain une ondée de grésil
Crachouille du ciel bas, soulignant la misère
De certains murs lépreux du centre de la ville.
Marseille a l’air minable : il lui faut son soleil
Car la pluie amplifie toutes ses déficiences ;
L’astre-roi est vraiment sa plus grande opulence
Et sans son flamboiement, non, plus rien n’est pareil.
Mais n’est-ce point ainsi par toute la Provence ?