Exactement posé sur la pointe effilée
D’un cyprès bleu marine, un oiseau printanier
Trille pour encenser le début du beau temps.
Il siffle à qui mieux mieux, et le nouveau printemps
Attiré par ses cris l’a peint de tons vermeils
Dans le petit matin ruisselant de soleil.
C’est donc tout rutilant que l’oiseau, à tue-tête,
Invite ses copains à bien faire la fête
Pour marquer la défaite assurée de l’hiver.
La terre est moins grisâtre, et de légers points verts
Commencent à jaillir partout dans les fossés,
La garrigue et les bois. Le Midi cabossé
Par les maux inhérents à un hiver trop dur
Commence à respirer. L’air de plus en plus pur
S’en va-t-il tintinner avec l’oiseau qui chante ?
Peu importe, après tout ! La Provence s’enchante
De sa joie contagieuse clamant le renouveau.
Tout se tait pour ouïr le minuscule oiseau
Posé sur son cyprès sous le ciel provençal
Débarbouillé de frais par un léger mistral.