Un minuscule feu couve dans l’âtre gris.
Il carbure tout doux, mais son souffle suffit
A rendre la maison bien chaude et confortable ;
Et son chuchotement est tout aussi aimable
Que le ronron du chat qui dort sur un coussin :
La quiétude et la paix, que parfois un essaim
D’étincelles dorées vient perturber un peu
Avant de retomber au sein des cendres bleues.
Tout est bien calfeutré. Il n’y a pas un bruit
Dedans ni alentour. On dirait que la vie
N’est plus faite à Lambesc que de sérénité,
De calme défini de toute éternité…
Mais le chat a bâillé en découvrant des crocs
Aigus et terrifiants : un tout petit accroc
Dans l’univers paisible où dormait la maison,
Et ramenant chacun à la simple raison :
La paisible peluche au poil doux et lustré
En découvrant ses dents vient juste de montrer
Qu’il est un vrai félin, bien qu’on le croit soumis !
Un fauve impitoyable… amateur de souris !
Il n’est donc pas de lieu où l’on puisse s’abstraire
De la réalité ? Et quoi qu’on puisse faire,
Le monde est-il toujours empreint de barbarie ?
Mais redevenu chat, le chat s’est rendormi…