SONNET
Comme une mue d’insecte, elle a senti – enfin !
L’amour se détacher de son esprit soumis
A ce fol esclavage. Elle s’en est sortie,
A repris bien en mains son intime destin !
Son coeur s’est affranchi grâce à un petit rien
Qui l’a fait déborder, car il s’était empli
De refus, de douleur, de rancune enfouie…
Un coeur libre à nouveau, redevenu serein !
L’ultime humiliation, pourtant si minuscule,
Qui lui a démontré qu’elle était ridicule
Et qu’était dégradante une telle mollesse,
L’a vraiment libérée : un tout dernier affront
Qui a comme un acide effacé sa faiblesse !
Elle peut, depuis lors, redresser haut le front…