Poème illustré par un tableau de :
Patricia Jean
pgilles.blog4ever.com
L’automne est somptueux, et Fernand le cochon
Est depuis ce matin vraiment très excité.
On lui a mis sa laisse et le père Gaston
Est venu le chercher pour s’en aller caver.
Sous son groin ce ne sont qu’arômes délectables :
Ca sent bon le pipi d’écureuil, le pourpier,
Et les traces d’un cerf, les fumées mémorables
Laissées par son cousin, Léon le sanglier…
Mais il faut s’activer pour pouvoir découvrir
Quelques belles rabasses sous les chênes truffiers,
Et marcher tout le jour, s’en aller et venir
Pour que son maître enfin puisse le remercier.
Un gros morceau de pomme, une belle patate ?
L’extase anticipée lui mouille les babines,
Un énorme bonheur lui dilate la rate …
Quand soudain un parfum titille ses narines :
Le divin champignon est tapi par ici,
Sous le cercle pelé entourant un gros chêne.
Fernand se réjouit, mais ce n’est pas pour lui
Car autour de son groin on a mis une chaîne.