Poème illustré par un tableau de :
Jacques Testa
www.tableaux-testa.net
A l’autre bout du bout de Marseille accablé
Par un soleil si chaud qu’il a presque fondu,
Il est un petit port où dorment des pointus (1)
Attendant leurs patrons pour s’en aller pêcher.
Mais il fait bien trop chaud, et l’eau couleur d’étain
Va se mettre à bouillir si là-haut dans le Nord
Le mistral reste sourd. L’on se sent presque mort
Tant est chaud le Midi méditerranéen.
Aux Goudes l’on attend, et la vie dans le port
Ne bouge plus du tout tant la mer est étale.
Les rochers sont tout secs, dépouillés, un peu sales
Et l’énorme chaleur les blanchit plus encore.
Un peu plus loin, là-bas, c’est l’île de Riou
Que l’horizon brûlant semble faire trembler.
L’eau bien trop immobile va se mettre à fumer
Si le vent ne vient pas à notre rendez-vous.
(1) A Marseille, les pointus sont les barques de pêche traditionnelles