Les ombres grises

Poème illustré par un tableau de :

Philibert-Léon Couturier
(1823-1901)

Terrés dans les sous-sols, ils grouillent par-dessous ;
Ombres grises, furtives, cachées sous la ville
Et menant une vie silencieuse et tranquille
De squatteurs souterrains, de maîtres des égoûts.

On en a vraiment peur : c’est de la répulsion
Que nous éprouvons tous quand ils ont l’impudence
De sortir de leur trou. Mais nous avons la chance
Qu’ils se montrent discrets : ils sont mille millions

A vivre camouflés aux tréfonds de Marseille !
Car que ferions-nous donc si un jour ils voulaient
Profiter du beau temps, du soleil marseillais ?
Ils en auraient le droit : leur race est aussi vieille

Que notre race à nous. Et l’on oublie aussi
Qu’ils sont nos éboueurs, à nettoyer sans trêve
Nos sanies, notre boue… Mais la prochaine grève
Nous fera souvenir de leur nombre infini…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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