Poème illustré par un tableau de :
Gilbert Abric
www.gilbert-abric.com
C’est incroyable : il a neigé !
Et nos pieds collent à la rue
Comme enlisés dans de la glu.
De la neige fin-février,
C’est invraisemblable en Provence !
On n’a vraiment pas l’habitude.
Mon Dieu ! que cet hiver est rude,
Comme d’ailleurs partout en France !
Les trottoirs sont dissimulés
Par une pelisse en argent
Qui chinte sous nos pas prudents.
La lumière est ensommeillée,
D’heure en heure plus tamisée
Par les flocons qui l’obscurcissent ;
Et le tapis rêche qui crisse
Devient de plus en plus épais.
Les rues de Marseille sont blanches,
Et un lourd silence feutré
La musèle, paralysée
Sous son soleil terni qui penche.