Un éclat a fusé d’un gigantesque rire
Déclenché par un gars à l’esprit affuté.
Il a jailli d’un bar et puis s’est envolé,
Porté par le mistral : petit bout d’un délire
Enorme et chahuteur qui faisait tressauter
Les bedons bien trop ronds d’un cénacle d’amis.
Fier de son évasion, l’éclat s’est donc enfui
Pour connaître le monde et pour y rechercher
D’autres rires farceurs, de joyeuses risettes
Dans le centre d’Aubagne… Entré dans un bureau,
Il n’y a rencontré qu’un sinistre maraud
A l’austère figure et qui faisait la tête.
Plus loin, rue Martinot, des gens bien tristounets
Allaient le regard droit, ne sachant plus sourire,
Des soucis plein les yeux. Et le visage en cire,
Quatre vieux trop sérieux, dans la rue du Plantier,
S’ennuyaient à jouer dolce à la pétanque…
L’éclat qui s’anémiait, de plus en plus chétif,
Se sentant bien faiblard et de moins en moins vif,
Commençait à chercher une solide planque
Pour vivre encor un peu, quand il stoppa soudain :
Des cris emplis de joie, une joyeuse aubade
De rires argentins jaillissaient en cascade
Et en pizzicati du fin-fond d’un jardin !
C’étaient des tout-petits jouant avec ivresse
En hoquetant de rire, hurlant comme des fous
Et se courant après. Virevoltant partout,
Profitant de la vie avec moult allégresse !
Comblé, l’éclat de rire est entré dans leurs jeux.
Il y a retrouvé quantité de copains
Qui chantaient et dansaient à l’ombre d’un grand pin :
Rires en ribambelle et enfants radieux !
Lu sur Facebook :
de Gilles Priollet :
” Une merveille de bonheur simple”