Sur la colline bleue surplombant le village,
Il est un vieux château battu par le mistral
Et la pluie de l’hiver. Mais leur fièvre et leur rage
S’épuisent vainement sur son calme ancestral.
Le vent y entre, en sort, car les rares fenêtres
N’y sont plus que des trous, comme les yeux béants
D’une tête de mort. Le château semble n’être
Qu’un haut spectre de pierre au-dessus du torrent
Roulant impétueux au pied de la colline.
Carcasse minérale aux tons décolorés,
Une grande ombre sombre et raide dans la bruine
Qui flotte autour de lui et en floute les traits.
Le mauvais temps mugit autour du vieux squelette.
Se peut-il qu’autrefois la vie naquît ici,
Qu’il y ait eu jadis et des bals et des fêtes
Se déroulant gaiement au creux de ces murs gris ?
Le brouillard est épais. La silhouette étrange
Existe-t-elle encor lorsque revient juillet ?
Est-on dans le Midi ? Le vieux château dérange
Si l’on se l’imagine au coeur blond de l’été…