Poème illustré par un tableau de :
Edvard Munch
(1863-1944)
Le soleil qui fond sur la ville
Goutte comme un métal fondu ;
Un sombre silence éperdu
Résonne sous un ciel hostile
D’où sourd l’angoisse, et la chaleur
Grésille au-dessus du rivage.
Il fait trop chaud, et de la plage
Emane une morne torpeur
Accablante et qui paralyse
Tout mouvement : ne pas bouger !
Pas un geste, même léger…
Le soleil a dissout la brise
Et l’air ardent ne se meut plus.
Il fait trop chaud, c’est intenable !
De quoi sommes-nous donc coupables ?
L’été règne en roi absolu
Jusqu’au fin-fond de la Provence,
Et le soleil est son amant,
Qui la soumet en l’assommant
Et l’éreinte à force d’outrance.