Le printemps endormi

Il dort à poings fermés, mais depuis si longtemps
Qu’il faudrait l’éveiller tant sa gaieté nous manque,
Comme sa fantaisie, cette humeur saltimbanque
Qui font de cet ado le préféré du Temps.

Sur son lit d’herbe douce, il gît sereinement
Alors que nous jugeons bien trop courte sa vie,
Car les êtres humains éprouvent tous l’envie,
Quel que soit leur pays, qu’il vive infiniment !

Mais ce n’est pas possible : il lui faut bien laisser,
Quel qu’en soit son désir, du temps à ses trois frères !
Ils ont trois mois chacun, et c’est le plus sévère
Qui le va le secouer, tant lui-même est lassé

D’être poussé dehors par tout le genre humain…
Une brise attiédie effleure le jeune homme
Pour le tirer taquine et tendre de son somme.
Sous son souffle léger, il va revivre enfin,

Nous faire profiter des bienfaits du soleil ;
Des fleurs et des bourgeons vont bientôt apparaître
Sous ses doigts magiciens ; le jardin va renaître
Dès qu’il va s’étirer pendant son long réveil.

Du courage, Printemps ! Non, il n’est point trop tôt !
Il va falloir bosser car la nature est moche
Après ce rude hiver ! Le mois d’avril est proche.
Allez, ouvre les yeux car tu as du boulot…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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