Ce matin, j’ai posé un mot sur ma fenêtre
Pour que le vent l’emporte en passant… Et peut-être
Allez-vous l’adopter dès qu’il s’en va paraître ?
C’est un mot lumineux et tout aussi léger
Que l’ombre d’un duvet, mais il est mensonger.
Et avoir mis dehors ce fâcheux passager
A pacifié ma vie ! Je me sens plus tranquille…
Emporté par la brise, il survole la ville.
Pour trouver un abri, il erre, il se faufile
Dans des endroits sympas, des aîtres amicaux,
Car pour vivre il lui faut un autre coeur nigaud
L’abritant bien au tiède… Il va tel un oiseau
Fragile et si touchant, tellement solitaire,
Et cherche vainement un autre pied-à-terre
Qui le recueillera en en faisant mystère.
Mais c’est sa faute à lui s’il a vraiment lassé
Mon âme exténuée qui en a plus qu’assez
De son minois charmeur ; s’il a cadenassé
Mon gros coeur d’artichaut enivré de poèmes,
Bien trop sentimental, trop sensible, et qui sème
La tendresse à tout va dès qu’on lui dit : « Je t’aime »…
Mon espoir était vain : le mot m’est revenu,
A retrouvé mon code ! Et tout aussi têtu
Qu’un amoureux sincère, il ne me lâche plus…
Savez-vous que ce poème a le numéro 2000, tout juste ! Vais-je trouver assez d’inspiration pour les 2000 prochains ?