Poème illustré par un tableau de :
Aurélie Lebrun du Puytison
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Dressé sur le coteau tel une main tendue,
C’est un vieil arbre mort pointant vers le ciel gris
Des branches asséchées, aiguës comme des cris
Vilipendant l’hiver. Et y est suspendue
Ainsi qu’une guenille une écharpe de brume.
Debout non loin de lui, des arbres aussi nus
Et aussi décharnés haussent jusques aux nues
Leur maigre gabarit que les légères plumes
De la neige en tombant galbent tout doucement.
Ils ont l’air aussi morts que l’infrangible chêne
Qui ne s’écroule pas, quelle que soit la peine
Que se donne le vent s’acharnant en bramant
A faucher son image immuablement droite.
Il n’est pas différent de ses frères griffus,
Si ce n’est que son coeur est froid et ne bat plus
Sous son écorce grise. Elle est vraiment étroite,
La marge entre la mort et la vie ! A le voir,
Il leur est tout pareil dans la bise glaciale,
Semblant boire à longs traits la lumière hivernale
Qui le farde de roux dans la fraîcheur du soir.