Sur la plage d’En Vau, des formes allongées
De toutes les couleurs : du clair, du brun, du noir,
Dont certaines bientôt s’en vont être mangées
Ou du moins… entamées, sans même le savoir !
Car tout au fond du ciel, se léchant les babines,
Il y a le soleil qui déjà s’esbaudit
D’avoir autant de proies. De jolies peaux blondines,
Fragiles à souhait, dont partout il est dit
Qu’elles ne doivent point rechercher la lumière !
Le soleil est ravi que ces corps imprudents
S’offrent ainsi à lui ! Jouissance princière,
Car c’est un jeu pour lui de mordre à pleines dents
Dans ces peaux anémiées. Les meilleures sont rousses,
Avec de petits points tavelant leur blancheur.
Sous ses rais acérés et drus, qu’elles sont douces
A croquiller* tout doux ! Dans sa lourde chaleur,
Les belles attaquées ne se rendent pas compte
Qu’elles sont cramoisies. Le soleil triomphant
Qui détruit leur beauté n’en a point du tout honte
Et il saute sur tout, même sur les enfants…
Marseille est engourdi sous la touffeur brutale
D’un beau mois de juillet. Il fait vraiment très chaud.
Rayons bien affûtés, le soleil se régale
A dévorer tout vif un fort charmant troupeau…
Néologisme… vettique !