Poème illustré par un tableau de :
Georges de la Tour
(1593-1652)
Tout neuf, un bébé crie, posé sur de la paille :
Un bien curieux berceau pour un petit humain !
Grand comme les deux mains, minuscule lutin
Qui braille à pleins poumons, pestant vaille que vaille
Car il voudrait téter. Pas plus de trois kilos,
Mais pesant tant d’amour qu’il doit faire… une tonne !
Figurine épatante et dont Marie s’étonne
Qu’elle soit bien finie, du bas jusques en haut :
Il a vingt petits doigts, minuscules sculptures,
Ne tenant encor rien mais crispés de douleur :
Son ventre rond est vide et clame avec ardeur
Qu’il veut boire son lait, car la grande aventure
De naître donne faim ! Sa peau est de velours,
Sur son crâne allongé luit un léger duvet.
Oh, quel gentil minot que ce doux marmouset
Prêt à donner au Monde un gigantesque amour !
Un petit bout de chou réchauffé par le souffle
D’un âne et d’un vieux bœuf mastiquant lentement
Et sans beaucoup d’entrain la paille où dort l’enfant.
Marie le dodeline, et tout doux l’emmitoufle
Dans un châle de laine. Au dehors, l’on entend
L’aigre son d’un pipeau, une fruste musique
Aux notes cahotées. Et quel moment magique
Quand paraît sur le seuil un berger hésitant…
C’est joliment écrit, la magie de la Naissance, de Noël, opére en lisant ce poême…Merci Madame de Fonclare……!!