Le jardin se sent seul : il n’a plus de visites
Et l’on n’y descend plus comme au cours du printemps.
La chaleur est torride, et vraiment l’on hésite
A y aller flâner en prenant tout son temps
Car il est implanté au fond d’une cuvette,
Et, quand il fait très chaud, nul n’y peut traînasser
Pour s’y détendre un peu et s’y vider la tête :
L’on dirait un chaudron où bouillonne l’été !
Comme on l’arrose tôt, puis de nouveau le soir,
Il est aussi fleuri qu’un jardin tropical ;
Mais comme plus personn(e) n’y vient pour s’y asseoir,
Sa beauté un peu triste est presque théâtrale :
Il ne semble être là que pour faire joli,
Admirable décor au bas d’un escalier !
Coloré, parfumé, abondamment fleuri,
Il a l’air d’un Eden dont nous fûmes chassés.
Encor heureux pour lui qu’il y ait la fontaine
Gazouillant follement à longueur de journée ;
Et quelques mésangeaux pépiant à perdre haleine,
Supportant mieux que nous la touffeur de juillet…