Poème illustré par un tableau de :
Danièle Suant
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Au milieu de la rade, un château de légende
Se découpe tout blanc sur le couchant en feu.
L’île est toute pelée, petit morceau de lande
Aride et désolée sur les flots anguleux.
Ravagée et rongée par l’énorme souffrance
Des longs gémissements d’antiques prisonniers,
L’île aux sombres rochers dresse son arrogance
Face à la ville bleue qui n’a rien oublié.
Car c’est dans ce château qu’on enfermait quiconque
Osait vivre autrement que ses frères humains,
Et la triste prison ne peut être un quelconque
Monument qu’on vient voir dans le petit matin.
Il est encor marqué par la mort. Et l’odeur
Sinistre et torturée de la douleur corrode
Ses murs tout imprégnés de larmes et de peur.
Il y a quelquefois des ombres qui y rôdent.