Poème illustré par un tableau de :
Michel Vézinet
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Les vacances finies, ils sont tous repartis.
C’est vraiment très bizarre : un étrange silence
Enveloppe le Sauze. On dirait que la nuit
Emmure la station. La paix y est immense,
Presque trop, dirait-on, après l’excès de bruit.
A quoi donc vont servir hôtels et restaurants ?
La neige virevolte et elle est toujours vierge,
Aussi immaculée qu’au tout début des temps.
La couche s’épaissit et peu à peu submerge
Les dernières autos des derniers résidents.
Un silence total après tant de chahut ;
Un silence tout blanc, trop total, qui oppresse !
Tiens ! Ne dirait-on pas d’infimes résidus
De fête et de chansons ? Quelques cris d’allégresse,
Tout au moins leur écho qui reste suspendu ?
Mais non ! C’est le silence. Un silence écrasant
Seulement perturbé par la neige qui tombe :
Ne l’entends-tu donc pas qui chuinte en se posant
Sur le sol verglacé ? Un silence de tombe
Tellement anormal qu’il en est angoissant !