Souples comme les algues qui sont leur berceau,
Ils tournent, virent, vont dans les eaux cristallines
De la mer qui balance. Et leur ombre arlequine
Virevolte en dansant, tout comme les oiseaux
Dans l’ailleurs bleu, là-haut. Eux aussi ont des ailes :
Leurs nageoires aiguës dans l’onde frémissante
Chauffée par le soleil de l’aube renaissante
Qui transperce la mer et qui tombe du ciel.
Rayurés de doré, d’indigo et de gris,
Ils tournoient tous ensemble et nagent sous l’eau bleue ;
Ils forment un ballet en valsant, queue leu leu,
Pivotant en cadence, et puis soudain s’enfuient,
Comme ça, sans raison ! Ils sont déconcertants ;
De bien jolis poissons aux couleurs arc-en ciel,
Si joliment striés qu’ils semblent irréels,
Menant leur farandole au fil clair du courant.