Le joli temps

Un tout petit oiseau qui sifflote sans trêve
Sur l’arbre de la cour est venu me conter
Que sous le sol durci la terre boursouflée
Est prête à éclater, toute gorgée de sève.

Peut-être dit-il vrai, car il y a dans l’air
Comme un je-ne-sais-quoi d’aimable et guilleret ;
Le mistral assagi s’est fait bien plus léger
Depuis la saint Joseph. Du chiendent dur et vert

Commence à transpercer le gravier du chemin
Stérile et desséché ; c’est de la vie qui naît
Et renaît constamment, costaude et obstinée
Depuis l’aube des temps, dans ce bout de jardin.

Les bourgeons sont gonflés, sur le point d’exploser.
Cette fois, ça y est : c’est vraiment le printemps
Qui s’en vient tout booster avec son joli temps !
Le tout petit oiseau ne m’avait pas trompée !

Plus loin dans un berceau un autre gazouillis :
Un enfançon baigné par le nouveau soleil,
Tout-petit de trois mois, gigote et s’émerveille.
Un oiseau, un bébé, qui tous les deux pépient…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Printemps, Zooland. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.