Poème illustré par un tableau de :
Gustave Doré
(1832-1883)
Pas bien loin d’Enchastraye un vacarme effroyable
A soudain ébranlé la montagne enneigée :
Un gigantesque pan de glace a dévalé
La pente surchargée d’un lourd manteau instable.
On dirait maintenant que tout est en suspens
Et que tout alentour plus rien n’ose bouger.
Un silence oppressant submerge la forêt,
Etouffant toute vie, angoissant et pesant.
Du ciel bleu indigo le soleil glacé pleut,
Et là où se dressait un bois de sapins bleus
Il n’y a plus soudain qu’un énorme tas blanc
De neige compactée qui déjà s’endurcit
Bien qu’y volent encor des papillons d’argent.
Et voici que le gel y dépose un glacis.