L’automne est tristounet. Le soleil est falot
Et se recroqueville : il n’a pas bonne mine.
Les arbres peinturés de couleurs arlequines
Ne font plus illusion sous un ciel si pâlot
Qu’il n’a plus rien d’un ciel du Midi provençal,
Et leur cadre alentour est si terne et si triste
Qu’on perd vite de vue le talent de l’artiste,
Son art d’enlumineur. Même le grand mistral
Sans beaucoup d’énergie s’époumonne et sanglote :
Automne sans relief, automne mollasson
Où le vent timoré souffle dans un basson
Au timbre cafardeux cousu de fausses notes.
Automne désolé. Bientôt, c’est la Toussaint :
Le jour du cimetière où des ombres attendent
Qu’on s’en vienne les voir et que le temps suspende
L’heure du rendez-vous… Il n’en restera rien
Quand les ans passeront ! Aucune souvenance
Les maintenant en vie au fil du temps passé !
La lumière est grise et le soleil lassé
S’éteint tout doucement dans le ciel de Provence.