Les arbres sont parés d’ambre, de cuivre et d’or,
Et je vais te tresser une jolie couronne
Pour embellir ton front de leur feuillage… jaune,
Diront certains grincheux. Mais ils auraient bien tort :
Seul l’or peut s’assortir à ta douce figure !
La nature flamboie. Oh, combien la saison
Convient à ta beauté, ma charmante Lison :
L’automne te va bien et il te transfigure,
Mon charmant petit fauve, en déesse des bois.
Tu es parfaite ainsi sous ta toque dorée,
Mais la clarté du ciel semble bien timorée
Comparée au teint pur de ton joli minois.
Car l’azur s’affadit, et là-haut des nuages
Le maculent de gris de plus en plus souvent.
La pluie s’est invitée, accompagnée du vent,
Et la mer vient gronder parfois sur le rivage.
Il faut admettre enfin que rien n’est infini…
Mais qu’importent pour nous ces journées écourtées
Puisqu’on n’y voit qu’amour et tendresse exaltée
Par l’ardente fusion de nos corps réunis.