La vie s’est arrêtée, tout s’est changé en pierre,
Et il fait bien trop chaud pour pouvoir respirer.
On rentre à la maison pour boire de l’air frais
Mais les murs surchauffés sont si blancs de lumière
Que même à l’intérieur mieux vaut ne plus rien faire :
Il faut tout ralentir, ne surtout plus bouger,
Se choisir un coin sombre où pouvoir s’allonger,
Et dans ce paradis l’âme se fait légère.
C’est un état serein, délicieux et très doux
Où l’on flotte apaisé dans un vide un peu flou,
Une grâce totale et même l’abandon.
Et l’on est submergé par un oubli aimable :
On part un peu plus loin , on nage plus profond ,
Englouti peu à peu par un rêve insondable …