Poème illustré par une aquarelle de :
Céline Chollet
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Un grand papillon blanc s’enticha d’une rose
Superbe infiniment, nouvellement éclose
Dans le fond du jardin parmi bien d’autres fleurs :
Identique peut-être à toutes ses consoeurs,
Mais première entrevue quand il naquit au monde
Alors qu’elle n’était qu’une bulbille ronde.
En jaillirent un jour de très légers pétales
Satinés et laiteux, ourlés de rose pâle ;
Puis le joli bourgeon bientôt s’épanouit,
Pour se changer en fleur qui peu à peu s’ouvrit
Sous les milliers d’yeux du grand papillon blanc…
Il aimait la frôler de son vol ondoyant
Quand il vit un matin qu’elle allait se fanant :
Comme toute beauté elle avait fait son temps !
Il s’en approcha donc pour tenter de sauver
Ses pétales flétris. Mais à trop la toucher,
Le pauvre hurluberlu se déchira les ailes ;
Et il ne resta plus des excès de son zèle
Que de pauvres débris pourrissant sur le sol.
Qu’est le temps de l’amour ? Juste le temps d’un vol…